Hommage à Jacky Micaelli 1ere partie 5 mai 2018 par d'anciens stagiaires

Bonsoir à toutes et à tous,
Merci d'être venus jusqu'ici ce soir pour ce concert en hommage à Jacky Micaelli.

Cette église du couvent Saint-Dominique de Curbara, qui nous accueille ce soir, n'est peut-être pas le lieu le plus accessible de Corse mais il est sans doute un des plus beaux et celui où plane, de la manière la plus sensible, la présence de Jacky Micaelli.


Jacky nous a quittés en septembre dernier, laissant orpheline une immense famille, qui ne s'arrête pas aux liens du sang et qui compte tous ceux qui l'ont aimée, tous ceux dont la vie, un peu, beaucoup, passionnément, s'est alimentée de son chant, de sa générosité, de son enseignement, de son humour, de sa foi. De nombreux hommages lui ont été rendus, par les plus grands artistes ; de nombreux hommages lui seront rendus, au fur et à mesure que l'on comprendra tout ce qu'elle a apporté à cet inestimable patrimoine qu'est le chant de la Corse. L'hommage que nous lui rendons ce soir est plus modeste, c'est celui de chanteurs amateurs, en ce sens que nous sommes tombés amoureux du chant corse. Et de Jacky.


Venus de tous pays, de toutes régions, de toutes cultures, nous l'avons rencontrée un jour, au hasard des stages qu'elle a animés ici, à Curbara, mais aussi à Marseille, à Bastia, à Paris, à Arles, à Marignana, en Toscane, à Genève. La plus ancienne et la plus fidèle des stagiaires est Nadine Cesari, qui a suivi Jacky depuis 1996 et qui l'a assistée pendant 22 ans, créant avec elle en 2003 A Cumpagnia U Ponticellu. C'est grâce à elle, grâce à cette longue histoire d'amitié, grâce à son énergie et à son talent que nous sommes ici ce soir, après une semaine de résidence dans ce couvent où Jacky est encore présente.


Elle aura transmis jusqu'au bout, puisqu'elle animait encore, en août dernier, un stage dans ce couvent. Épuisée, elle n'avait pu assister au concert de fin de stage. Elle avait, de sa chambre, entendu avec bonheur les chants et les applaudissements, satisfaite d'avoir, une fois de plus, assuré cette tâche de transmission qui structurait sa vie.


Alors nous allons chanter, ce soir, parce qu'elle nous entend, parce que nous voulons lui montrer, vous montrer, nous montrer que la chaîne continue, maille à maille, depuis le fond des âges, qu'elle est plus forte que le temps, qu'elle est plus forte que la mort. Après avoir eu le privilège de chanter avec elle, elle va maintenant chanter en nous, comme chantaient en elle des siècles de voix disparues. Nous allons chanter des chants qu'elle nous a appris, des chants qu'elle aurait voulu nous apprendre, des chants qui parlent d'elle, de son parcours, de son talent, de ses rencontres, canti chi parlanu dinù di a Corsica, di a so lingua, di a so cultura viva, di a so fede in l'avvene. "

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